Ils se rencontrent de nuit, dans cette chambre d’hôpital qu’ils doivent partager par manque de

lits. Ils ont 15 ans. Cette rencontre n’aurait pas du avoir lieu. La mixité n’existe pas à l’hôpital.

Elle parle beaucoup, trop. Les mots font comme un socle sous ses pieds. Si elle ne parle pas, elle n’existe pas. Elle nous livre dans son flot continu de mots ses parts d’intime, son secret. Ce secret lourd et pesant, elle n’en a jamais parlé. Mais à lui, elle pourra tout dire.

Lui, au contraire, n’a pas de mots. Il pense en brouhaha et ses bras sont trop lourds : difficile métaphore sur ce qu’il ressent. Lui aussi est terrassé par un secret, par une honte si forte qu’il s’en trouve paralysé.

C’est une pièce sur la vie, sur la volonté, sur le besoin d’aimer et d’être aimé, un hymne au partage et à l’engagement vis à vis de l’autre.

En s’éloignant de toute simplification ou dramatisation, Catherine Verlaguet nous emporte avec fougue et maîtrise dans l’intimité troublée de ces deux jeunes. C’est un texte sans concession qui offre par sa matière poétique et métaphorique une vraie immersion dans l’univers cabossé de ces jeunes en détresse.